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Les Juifs
Pendant ces quelques quatre années, le camp de Gurs est spécialisé dans l'internement des Juifs étrangers, généralement allemands, autrichiens et polonais. C'est l'époque du "camp juif". D'autres étrangers sont également enfermés à leurs côtés, à commencer par les Républicains espagnols. Mais ils n'occupent qu'une position marginale, étant internés brièvement et surtout, n'étant pas menacés par les déportations.
1- Les arrivées d'internés
Au cours de la dernière semaine d'octobre, un véritable flot d'internés est déversé sur le camp : 10 945 personnes, presque toutes d'origine allemande. Sur ces 10 945 hommes, femmes et enfants, 6 538 proviennent directement du pays de Bade, 3 870 du camp de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) et le reste, 500 environ, de divers autres camps. Ces arrivées, dont l'ampleur prend au dépourvu les services d'administration et de garde français, ouvrent la page la plus sombre de l'histoire de Gurs, celle de l'hiver 1940-1941 au cours duquel près de 700 hommes, femmes et enfants devaient trouver la mort.
Par la suite, pendant les trois années suivantes, 6 500 hommes, femmes et enfants sont encore internés : 615 fin 1940, 1 510 en 1941, 2 245 en 1942 et 2 130 en 1943. C'est l'époque pendant laquelle des petits groupes sont mutés ou transférés à Gurs en provenance d'autres camps, comme ceux de Rivesaltes, Noé ou Nexon. C'est surtout l'époque des rafles, des arrestations arbitraires, des opérations de police à caractère purement racial et de la chasse aux suspects traînant sur les routes de la zone non-occupée.
2- Les sorties d'internés
3- Libérations et évasions
Les deux tiers des départs correspondent à des déplacements de camps à camps (transferts) ou à des déplacements de Gurs vers un centre spécialisé (accueil, émigration, GTE) ; ils sont fréquents pendant le premier semestre de l'année 1941, l'époque pendant laquelle on peut encore obtenir un visa d'émigré, réduits par la suite.
Pour le reste, il s'agit en premier lieu des déportations "vers une destination inconnue", c'est-à-dire vers Drancy et Auschwitz. Notons à ce sujet que, s'il y en eut seulement 3 907 déportations en provenance du camp de Gurs, c'est que de nombreux Gursiens ont été déportés depuis les camps ou centre d'accueil, dans lesquels ils avaient été transférés en 1941 et en 1942. Au total, sur les 21 790 Gursiens enfermés à cette période, on estime à 14 500 environ le nombre des déportés dans les camps d'extermination.
NB : Le camp est dissous le 1er novembre 1943, après l'attaque du 25 septembre 1943, au cours de laquelle la Résistance s'empare de toutes les armes. Il est ré-ouvert exceptionnellement le 9 avril 1944 et sert de lieu d'internement à 229 hommes, femmes et enfants pendant le printemps 1944, jusqu'à la libération du département, le 26 août 1944. Ces 229 internés ne sont pas comptabilisés dans les statistiques présentées ci-dessus.
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Mémorial du Camp de Gurs
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