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Les internés administratifs de la libération

Trois groupes n'ayant rien de commun les uns avec les autres, totalement indépendants les uns des autres, sont alors internés : les prisonniers de guerre allemands, les maquisards espagnols antifranquistes et les "collabos" français. Il est assez stupéfiant de constater que certains des héros de la veille, les Espagnols qui s'étaient engagés dans les rangs de la Résistance départementale, sont alors enfermés à côté de ceux qu'ils avaient combattu, les prisonniers de guerre allemands, et de leurs partisans, les "collabos" français. A cela, une seule explication : la logique de l'internement administratif qui, dans certains cas, défie le simple bon sens.

1- Les 310 prisonniers de guerre allemands

Ils sont enfermés à l'îlot J, du 30 août 1944 au 15 janvier 1945.
Ils ont été faits prisonniers pendant la dernière semaine du mois d'août 1944, dans les postes-frontière de la zone interdite du département, où ils occupaient des fonctions plus administratives et policières que militaires.

2- Les 1 475 maquisards espagnols antifranquistes

Ils se répartissent en deux groupes :

  • les 975 maquisards antifranquistes de l'automne 1944, qui ont vainement tenté de soulever l'Aragon contre le régime de Franco et qui ont échoué à libérer le val d'Aran, fin octobre. Même s'ils ne sont restés que quelques jours enfermés à Gurs, leur présence au camp aux côtés des précédents a quelque chose de surréaliste.
  • les 505 réfugiés de 1945, assimilés à des immigrés clandestins en situation irrégulière.

3- Les 1 585 "collabos" français

Il s'agit de "petits" collaborateurs, les autres, ceux qui ont été arrêtés pour les motifs les plus graves, étant enfermés en prison et non en camp. Les deux tiers sont originaires du département.
Ils sont internés, soit pour avoir appartenu à des organisations vichystes telles que le PPF, soit pour avoir trafiqué en faisant du marché noir, soit pour avoir souscrit un contrat de travail volontaire en Allemagne, soit pour "mauvaise vie" (femmes maîtresses d'Allemands).


Le 31 décembre 1945, le camp de Gurs est définitivement dissous.

 

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