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Le troisième groupe : les volontaires des brigades internationales
Les volontaires des Brigades internationales, arrivés pour les premiers le 20 avril, forment une population particulière aux yeux mêmes des autres internés. Jusqu'à leur départ définitif du camp, en mai 1940, ils constituent le groupe à la fois le plus nombreux et le plus original.
6 808 hommes
Originaires d'une soixantaine de pays différents
Origine des Internationaux internés au printemps 1939 :
Nationalités | 10 mai | 10 juin |
EUROPE Polonais Total |
5 030 |
5 589 |
AMERIQUE Argentins |
174 |
102 |
AFRIQUE Colonies françaises Colonies espagnoles Divers |
71 19 1 |
61 17 1 |
ASIE Arméniens Divers |
15 7 |
14 6 |
OCÉANIE Australiens et Philippins |
1 |
3 |
Total | 5 501 | 6 011 |
- Estoniens, Lettons et Lituaniens
- Juifs déchus de leur nationalité allemande, autrichienne ou tchèque.
Commentaires du tableau statistique
Quatre remarques doivent être faites.
a) un groupe essentiellement composé d'Européens.
Les neuf-dixièmes des "Internationaux" de Gurs proviennent de pays européens : 5 559 le 10 juin sur un total de 6 011 ; Les sous-groupes les plus nombreux proviennent soit à des états où la dictature est installée depuis de longues années (dès 1922 en Italie, dès 1926 en Pologne), soit à des nations étouffées par le nazisme (Allemagne, Tchécoslovaquie et Autriche). Il existe donc un lien direct entre leur présence en Espagne, puis à Gurs, et la nature antidémocratique des gouvernements de leur pays. Cette remarque n'est pas seulement justifiée pour les cinq états déjà cités, mais aussi pour ceux qui sont représentés par un groupe rassemblant plus de cent individus : la Yougoslavie, opprimée par le régent Paul, la Hongrie par les "croix fléchées" de Horthy, le Portugal par Salalzar, la Roumanie par le roi Carol.
b) l'importance des principaux groupes ethniques ne doit rien au hasard.
Les Polonais et les Italiens avaient été, avec les Français, les premiers à être invités, dès 1936, à rejoindre les rangs des Brigades à l'appel de Stephan Wiszniewski, Luigi Longo et Pierre Rebière. Par la suite, les premières organisations "internationales", milices, centuries et bataillons, qui devaient, au cours de la guerre, devenir les brigades Dombrowski, Garibaldi, Thaelmann, Gottwald, étaient surtout composées de Polonais, d'Italiens, d'Allemands, de Tchécoslovaques. Quant aux apatrides (Allemands, Autrichiens, Sudètes et Tchèques déchus de leur nationalité pour motif racial), si leur nombre n'est pas très élevé, il faut surtout retenir leur présence dès le début de l'histoire du camp.
c) les pays démocratiques ne figurent pas sur cette liste, à commencer par la France, le Royaume-Uni, les Pays Bas, la Belgique ou les Etats-Unis.
C'est évidemment parce que les ressortissants de ces pays avaient pu rentrer chez eux et y mener une vie comparable à celle qui était la leur avant leur engagement dans les brigades. Il n'en est pas de même pour ceux qui sont mentionnés sur le tableau, puisqu'ils auraient immédiatement arrêtés et emprisonnés dès leur retour au pays.
d) les "internationaux" qui ne sont pas originaires d'Europe proviennent de tous les coins du monde, mais d'abord d'Amérique latine de langue espagnole.
La forte proportion des Argentins, pays soumis à de multiples crises de régime à la veille de la guerre, s'explique surtout par la vivacité des traditions d'émigration des prolétaires ou des petits paysans espagnols vers cette contrée.
Les combattants venus des colonies, enfin, sont issus, dans leur majorité, des Maroc espagnol et français.
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