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Le site de Gurs
Gurs est un village situé aux confins du Béarn, à quelques minutes de marche de la Soule, la province basque la plus orientale. Le site du camp domine la vallée du Gave d'Oloron, à un kilomètre à l'ouest.
Le bourg de Gurs s'étire le long de la route nationale 636. Il est situé à cinq kilomètres de Navarrenx, au nord, et à dix-sept kilomètres d'Oloron, au sud-est. Tout au sud, l'horizon est barré par la muraille pyrénéenne, d'où émerge la majestueuse cime du pic d'Anie.
Gurs est correctement desservi par la route : la nationale 636, qui relie Oloron à Bayonne, est un des principaux axes routiers du département. En revanche, la commune est à l'écart du réseau ferré, la gare la plus proche se trouvant à Oloron.
Un camp dans la vallée du Gave d'Oloron
Les terrains sur lesquels le camp doit être bâti s'étendent le long de la route nationale, sur les territoires communaux de trois petits villages, Préchacq-Josbaig, Dognen et Gurs, dont la population cumulée dépasse à peine, à la veille de la guerre, le millier d'habitants.
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Ils forment un rectangle de près de deux kilomètres de long et quatre cents mètres de large, dont le grand côté est limité par la nationale, et le petit par la départementale 25 (Lucq-de-Béarn - Mauléon).
La vallée du Gave d'Oloron est parcourue par un véritable chapelet de gros bourgs, construits sur les terrasses supérieures de la rivière. Ces villages vivent de la terre, bien sûr, ainsi que des relations commerciales avec les marchés de Navarrenx et d'Oloron. Tout autour, les collines sont parsemées de fermes souvent figées, depuis des générations, dans leurs habitudes d'autarcie. Les activités, presque exclusivement agricoles, y relèvent de l'économie de subsistance.
Entre les villages et les fermes est tissé un réseau de relations complexes, où les oppositions et la complémentarité s'imbriquent de façon permanente : si chacun est fier de ses origines béarnaises, les rivalités sont fréquentes d'un bourg à l'autre, d'une ferme à l'autre, entre fermes et bourgs.
L'installation d'un camp au centre de la vallée réussit néanmoins à réunir tous les habitants, ou peu s'en faut, dans un même refus. Moins d'ailleurs par méfiance vis-à -vis des Espagnols, nombreux dans la région, que par crainte des complications et des dérangements que ne manquera pas de provoquer la présence des réfugiés.
Un site humide et bourbeux
Le site du camp est vaste : 79,6 hectares. Il est constitué de friches situées sur le lit alluvial du Gave ou, plus exactement, sur une des terrasses dominant la rivière de quelques dizaines de mètres, à environ un kilomètre de son lit mineur.
Le sol y est lourd : il est formé d'alluvions argilo-sableuses assez grasses, qui se présentent sous la forme d'une gangue rougeâtre imperméable. Cette remarque est fondamentale lorsque l'on sait que le climat de la région est particulièrement humide :
1 250 mm de précipitations annuelles, en moyenne. L'hiver, avec le froid et la pluie, la neige plus rarement, la lande de Gurs se transforme en bourbier à peine praticable. L'été au contraire, l'argile superficielle durcit après quelques jours de sécheresse et se change en une croûte dure, qui se fendille sous la chaleur, jusqu'au prochain orage. Au printemps et en automne, les ondées fréquentes maintiennent en permanence la surface du sol détrempée et glissante.
Ces inconvénients seraient mineurs si le terrain disposait d'un drainage satisfaisant. Or ce n'est pas le cas. La lande est plane, entièrement comprise entre 181 et 183 mètres d'altitude, et ne dispose d'aucun écoulement naturel vers la vallée, en contrebas. Les eaux de pluie stagnent en permanence et mettent plusieurs mois à s'infiltrer dans le sol. Dès le premier jour, les services des Ponts et chaussées ont dénoncé cette situation, mais l'administration préfectorale n'en a jamais tenu compte.
En fait de drainage, des fossés sont bien creusés, mais l'écoulement est insuffisant. Ils sont toujours pleins et, après quelques journées de pluie, les tranchées sont à refaire et le sol redevient ce qu'il est naturellement, un bourbier.
La lande de Gurs est inculte. Sa végétation spontanée est faite de fougères, de bruyères, de ronces et de broussailles. Les paysans de la région ont renoncé depuis longtemps à la cultiver et ne l'utilisent que pour y envoyer paître leurs troupeaux. Le paysage est sauvage, surtout quand le temps est à l'orage.
Aujourd'hui, une forêt immense a poussé sur le site du camp. Elle confère au lieu une impression de calme et de paix. Ce n'était pas le cas en 1939. La lande de Gurs, avec ses petits arbres, ses ronciers et ses marécages, apparaissait alors comme une contrée inhospitalière et peu accueillante. L'aménagement du camp n'a jamais vraiment permis de les combler durablement.
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Mémorial du Camp de Gurs
64190 Gurs
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