Une construction menée au pas de charge
L'état lamentable de l'accueil et des installations d'Argelès et de Saint-Cyprien impose de construire des camps le plus vite possible. A Gurs, la gageure sera tenue.
Principes
Si l'administration et la garde dépendront de l'autorité militaire, il est convenu dès l'origine que l''entretien et le ravitaillement relèveront du ministère de l'Intérieur. Le général commandant la 18e région et le préfet des Basses-Pyrénées sont donc co-responsables de l'opération, le premier pour l'encadrement, le second pour l'intendance. Cette division des fonctions, peu applicable dans les faits dès lors que le chef de camp et ses adjoints sont exclusivement des militaires, est à peu près respectée pendant le printemps 1939, plus rarement ensuite.
L'ingénieur des Ponts et chaussées de l'arrondissement d'Oloron, Elysée Larribau, est chargé par le préfet de la construction du camp. Il la mènera à son terme en 42 jours. Commencé le 15 mars, le camp est, pour l'essentiel, terminé le 25 avril.
Le schéma directeur de la construction s'inspire de l'exemple du camp du Barcarès, aménagé un mois auparavant. Il repose sur deux principes : d'une part, la répartition des internés en îlots autonomes, chaque îlot pouvant accueillir 1500 réfugiés environ, d'autre part, sur l'installation, à l'intérieur des îlots, de baraques de bois.
Ces baraques sont conçues comme de simples abris, leur utilisation ne pouvant être que brève. Car le camp n'est pas fait pour durer. Il répond à un besoin urgent mais momentané, l'hébergement de combattants de l'armée républicaine espagnole, pendant quelques mois d'été et, peut-être, d'automne.
Les tâches sont réparties de la façon suivante. Les Ponts et Chaussées se chargent des routes, des égouts, des voies ferrées, des adductions d'eau, de l'éclairage et des terrassements. La construction et de l'aménagement des baraques sont confiés à l'entreprise Lombardi-Morello d'Arudy.
Un camp bâti en 42 jours
Le 20 mars, le piquetage des installations et des routes est terminé, sur la lande débroussaillée en toute hâte et grossièrement nivelée. La semaine suivante, arrivent du Barcarès une centaine d'ossatures de baraques.
Le 4 avril, les deux premiers îlots, A et B, sont achevés et ravitaillés en eau potable par les réservoirs du camp.
Le 5 avril, 980 Basques espagnols sont "hébergés" à l'îlot A et un contingent à peu près identique est conduit dans les îlots B et C pendant chacune des trois journées suivantes.
Le 10, les clôtures de barbelés, déjà posées autour du "camp basque", cernent le camp tout entier. Le même jour, le drainage des marécages est achevé.
Le 16, sept îlots sont habitables (A, B, C et D au sud, H, I et K au nord) et Gurs regroupe déjà 4 650 réfugiés. Le 19, l'éclairage de l'allée centrale, des abords immédiats et des baraques de troupes, est mis en service.
Une voie ferrée, destinée au transport des tinettes, placées sur des wagonnets poussés à la main, est désormais exploitable : les rails proviennent de l'ancienne voie de chemin de fer désaffectée reliant Oloron à Sauveterre.
Le 22, la route traversant le camp est bitumée. Le général Ménard, qui inspecte alors les installations, se déclare satisfait. Le 25 avril, le "centre d'accueil de Gurs" est remis aux autorités militaires. Plus de 15 000 Espagnols y sont déjà "hébergés".
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