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Le temps des témoins (1975-1980)

Dès 1975, plusieurs articles de la presse locale témoignent d'un retour des débats sur Gurs. La même année, l'agonie et la mort de Franco ramènent l'actualité espagnole sur le devant de la scène internationale. Ses ressortissants, réfugiés depuis plusieurs années en France, peuvent à nouveau croire en un avenir meilleur pour leur pays et à une réconciliation ; c'est dans ce contexte qu'émerge la facette espagnole de la mémoire de Gurs.

François Mazou, l'un de ces anciens combattants de la Guerre d'Espagne, s'engage alors pour faire revivre notre mémoire :

Camp de Gurs | François Mazou | Gurs (64)

 

Lors de nos contacts, dans nos lettres qui se sont récemment multipliées, nous, les survivants de la Guerre d'Espagne, nous nous sommes avoués la mauvaise conscience qui s'était an­crée en nous. Nous nous sommes laissés happer par les multiples sollicitations d'une vie différente, remettant à des « plus tard » s'éloignant dans le temps, notre devoir individuel et collectif d'avoir à perpétuer la mémoire de nos compagnons de combat... ceux de Gurs. Mes origines oloronaises m'ont incité à me sentir plus coupable que mes compagnons de cet abandon.

François Mazou

 

Ainsi, François Mazou, soute­nu par l'Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance, (A.N.A.C.R.) lance un projet de plaque commémorative, dès 1977, et soutient activement l'organisation du 40ème anniversaire de la création du Camp de Gurs (correspondant également à l'arrivée des Espagnols) par la M.J.C. d'OLoron-Sainte-Marie, en 1979.


A cette occasion, il écrit un long article intitulé Le camp de Gurs... la Guerre d'Espa­gne publié dans le journal hebdomadaire oloronais Libération.


Son récit commence par son engage­ment dans la XVème Brigade internationale et la Guerre civile espagnole, en décembre 1936. Il ra­conte sa participation à la bataille du Jarama, ses missions en France, son retour à Oloron-Sainte-Marie et les derniers combats de la 43ème division des Brigades internationales en Espagne. Commen­cent alors l'arrivée des réfugiés civils à Oloron-Sainte-Marie, la construction du camp de Gurs, l'in­ternement des Espagnols et ses visites à ses camarades de combat.

Camp de Gurs | Le temps des témoins (1975-1980) | Gurs (64)

L'Amicale des internés espagnols du camp de Gurs

En 1979, François Mazou participe également à la création de la pre­mière version de l'Amicale du camp de Gurs : L'Amicale des Internés espa­gnols du camp de Gurs. Il en est nommé président d'honneur par ses anciens camarades de combat.

En effet, cette association, dont le dénomina­teur commun est l'antifascisme, est constituée de José Colera, Hilario Lopez, Hilario Borau et de Cristobal Andrades, tous quatre d'origine espa­gnole, combattants républicains, réfugiés en France et internés dans des camps français : Argelès pour Cristobal Andrades, Gurs pour Hilario Lopez.

Camp de gurs | Cristobal Andrades | Gurs (64)

Cristobal Andrades

Toutefois, l'existence de cette association se limite à l'année 1979 car le 40ème anniversaire du camp suscite des échos au niveau international et fait apparaître la nécessité de l'ouverture de l'Amicale à l'ensemble des familles d'internés.

 

L'histoire de l'Amicale suite...