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Quatrième groupe : "Les autres Espagnols"

Dans les archives du secrétariat du camp, l'expression désigne les internés n'appartenant ni au groupe basque, ni au personnel de l'aviation républicaine, ni même à la population d'origine catalane, qui demeure alors concentrée dans les camps du Roussillon, principalement à Agde. Parfois le terme de "tout-venants".

Camp de Gurs | Quatrième groupe : "Les autres Espagnols" | Gurs (64)5 760 hommes


Ce groupe d'internés présente des contours moins précis que les précédents.


A l'origine, le "camp des tout-venants" correspond à la plus petite des divisions gursiennes : les îlots E et F. Il sera surtout destiné, aux yeux des services français, à occuper les places laissées vacantes par les Basques, les "aviateurs" et les "Internationaux".
Mais au cours de l'été, avec les fréquents internements de suspects arrêtés sur les routes du Sud-Ouest, avec les transferts des camps de Saint-Cyprien et du Barcarès (Pyrénées-Orientales) ou du refuge d'Ancenis (Loire-Atlantique), son effectif ne cesse de gonfler et sa composition de se diversifier. Peu à peu, il annexe certains îlots réservés à l'origine aux Basques (îlot C) et aux "aviateurs" (îlot K), dont la population connaît, au même moment, une baisse régulière.
A la veille de la guerre, ceux qui n'avaient été au départ qu'annexés au camp pour en utiliser à plein la capacité d'accueil, constituent désormais, avec 3 659 hommes, la deuxième population du centre : seuls les "Internationaux" sont alors en nombre supérieur. Et déjà se profile la tendance qui conduira, dans le courant de la "drôle de guerre", le groupe "espagnol" à absorber, du point de vue administratif, les "aviateurs" et les Basques.

Camp de Gurs | Quatrième groupe : "Les autres Espagnols" | Gurs (64)Un groupe mal défini


Son origine géographique est incertaine car les rapports rédigés à leur sujet par les services administratifs sont laconiques : seul le terme générique d'"Espagnols" est utilisé. Il semble néanmoins, si l'on se fonde sur les témoignages oraux, qu'il s'agisse en priorité d'Aragonais, c'est-à-dire de combattants républicains provenant d'une province où la guerre civile a été particulièrement sanglante, mais avec laquelle le Béarn a toujours entretenu de fréquentes relations.
En fait, ce groupe correspond exactement à ce que l'on désignera, après la guerre, sous le terme d'"immigrés clandestins". Il s'agit d'étrangers entrés illégalement dans le pays, sans titre de séjour particulier ni carte de travail, parfois sans carte d'identité, ne relevant d'aucun statut clairement défini. Ils sont internés administrativement à Gurs en attendant soit leur rapatriement, soit un hypothétique regroupement familial.
La présence croissante de ce type d'internés à Gurs montre que le statut du camp s'infléchit sensiblement à la veille de la guerre. Les rapports des services du camp parlent de moins en moins d'"accueil" ou d' "hébergement", mais plutôt d'"internement par mesure administrative", de moins en moins de "réfugiés", mais plutôt d'"étrangers entrés clandestinement sur le territoire national". Cette évolution en annonce d'autres, beaucoup plus inquiétantes, qui surviendront pendant les années suivantes.

 

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