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Administration : remarques liminaires

II ne saurait être question d'entrer ici dans le détail des méan­dres de l'organisation administrative du camp.
Les services de direction et de gestion ne sont pas, en effet, différents de ce qu'ils sont habituellement dans tout organisme à vocation militaire ou carcérale. Notons seulement que leur complexité a souvent surpris et désarçonné les internés, peu au fait des lourdeurs de la bureaucratie française.

Camp de Gurs | Administration : remarques liminaires | Gurs (64)

Deux remarques liminaires doivent être faites

D'une part, au cours des six années et demi de l'existence du camp, l'encadrement, la gestion et la garde sont passées par deux périodes bien distinctes. D'abord, la période des militaires, de la création du camp à l'armistice du 23 juin 1940. D'autre part, après l'armistice, dont une des clauses majeures est la démilitarisation de la France, la période civile. En d'autres termes, l'armée a laissé la place aux fonctionnaires préfectoraux et le ministère de tutelle est passé de la Défense Nationale à l'Intérieur. Il convient de souligner que, de ce point de vue, la rupture n'a pas été la Libération, en 1944, mais l'armistice, quatre ans plus tôt.

D'autre part, du premier au dernier jour de son histoire, le camp de Gurs a toujours été dirigé, administré, entretenu et gardé par des services français. Les neuf chefs de camp, les gestionnaires, les médecins-chefs, les infirmières, les responsables de la garde, le secrétariat général, les employés des différents bureaux et les gardiens ont toujours été des Français. Même pendant les plus durs moments de l'occupation nazie, après la suppression de la ligne de démarcation, le chef de camp ne reçoit les consignes que du préfet des Basses-Pyrénées. Mieux, les officiers allemands n'ont jamais géré, ni cherché à gérer le camp ; en quatre ans, ils n'ont fait que quatre brefs passages : une inspection le 26 juin 1940, la commission Kundt le 21 août 1940, le capitaine Danneker le 18 juillet 1942 et les troupes nazies en retraite le 27 juin 1944.

Gurs est à ce titre exemplaire. C'est un camp français. L'entière responsabilité de sa gestion relève des seuls Français. De même que les textes juridiques définissant le statut des internés, l'administration et le fonctionnement.

 

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